On m’a trouvée trop ronde
Je me suis faite ovale
On m’a désirée fil
À nouer, une opale
Au doigt
On m’a désirée longue
On m’a trouvée trop pâle
Trop matte, trop fragile
On m’a voulue plus sale
Au pas
On m’a eue bec et ongles
À perdre les pédales
On m’a faite tranquille
Fait tomber les pétales
De moi
Ne me prends plus rien d’autre
Que la main
Et ne t’abaisse pas
Je veux retrouver ce
Qui m’appartient
Et monter jusqu’à toi
On m’a voulue féconde
Mais sans être animale
Insolente, indocile
En position fœtale
Sur toi
Muette comme une tombe
On m’a faite cathédrale
Pour me rendre éternelle
On m’a clouée aux étoiles
Déjà
Je n’effraie pas les colombes
Je n’suis que femme de paille
En restant immobile
Je sais prendre les batailles
Sur moi
Ne me prends plus rien d’autre
Que la main
Et ne t’abaisse pas
Je veux retrouver ce
Qui m’appartient
Et monter jusqu’à toi
Ne me prends plus rien d’autre
Que la main
Et ne t’abaisse pas
Je veux retrouver ce
Qui m’appartient
Et monter jusqu’à toi